En 1978, le RSCN a créé la réserve des zones humides d'Azraq pour conserver cette oasis unique et précieuse située au cœur du désert oriental de Jordanie, entre un désert de calcaire à l'ouest et un désert de basalte à l'est. Sa superficie est de 74 km2 . Il se distingue par des marais luxuriants et des collections d'eau naturelles qui forment des piscines et des ruisseaux scintillants, ce qui donne son nom à Azraq, qui est le mot arabe pour « bleu ».
En 1977, la Convention de Ramsar a déclaré l'oasis d'Azraq et la vasière adjacente (Qa) comme une station majeure pour les oiseaux migrateurs sur la voie de migration Afrique-Eurasie. Une variété d'oiseaux affluent dans la réserve chaque année, s'arrêtant pour une courte pause le long de leurs itinéraires de migration, restant pour l'hiver ou se reproduisant dans la zone humide. La zone humide d'Azraq est la seule oasis du désert d'Arabie dotée d'un système d'auto-renouvellement qui lui a permis de se maintenir au fil des ans. En 2018, la réserve a rejoint la Liste verte des zones protégées et conservées de l'UICN.
Malheureusement, la zone humide a subi une catastrophe environnementale en raison de l’abus et de la surexploitation des eaux du bassin d’Azraq. En raison du pompage excessif de l’eau de l’oasis vers les grandes zones urbaines et du forage illégal de puits artésiens à des fins agricoles, le niveau de l’eau n’a cessé de baisser au cours des 50 dernières années, commençant à baisser de manière significative en 1981 et atteignant des taux alarmants en 1993. Ces niveaux élevés d’extraction d’eau ont entraîné l’épuisement extrême de cette oasis naturelle, asséchant d’énormes zones humides inestimables équivalant à plus de 25 km2. En 1992, les principales sources qui alimentaient la zone humide se sont taries et le niveau de l’eau a atteint une profondeur de 12 mètres sous le niveau du sol. La masse d’eau qui était autrefois un point chaud écologique florissant a diminué de manière alarmante pour ne couvrir que 0,04 % de la superficie qu’elle occupait auparavant ; les effets peuvent être clairement observés dans le déclin du nombre d’oiseaux faisant escale dans la zone humide d’Azraq sur leur route migratoire.
Avant que le pompage de l'eau n'augmente considérablement dans les années 1980, l'oasis constituait un joyau bleu étincelant dans le désert, attirant jusqu'à un million d'oiseaux migrateurs à la fois, car elle marque l'une des principales routes migratoires des oiseaux. Parfois, un coup d'œil vers le ciel d'Azraq le découvrait grouillant de masses d'oiseaux, bloquant la lumière du jour. En 1993, l'extraction d'eau était si importante qu'il ne restait plus d'eau de surface et que la valeur écologique de l'oasis était pratiquement détruite.
En 1994, grâce au soutien international, la RSCN a entrepris une opération de sauvetage et a réussi à restaurer une partie importante de la zone humide, et a pour objectif d'augmenter de 10 % le niveau des eaux épuisées. Jusqu'à présent, cet objectif n'a pas été atteint en raison du pompage continu de l'eau, du manque de main-d'œuvre et du manque d'expérience en matière de gestion des zones humides. Cependant, grâce aux efforts de la RSCN, de nombreux oiseaux qui faisaient autrefois la renommée d'Azraq reviennent, et des passerelles et des abris pour oiseaux ont été construits pour permettre aux visiteurs de les observer et d'en profiter.
La réserve de zones humides d'Azraq est un endroit d'une riche biodiversité, contenant le Killifish d'Azraq Aphanius sirhani, la seule véritable espèce de vertébré endémique de Jordanie. En plus des deux tiers des espèces d'oiseaux enregistrées en Jordanie, avec 350 espèces d'oiseaux migrateurs et résidents. Il existe également plus de 133 espèces de plantes, ainsi que plus de 163 espèces d'invertébrés, 18 espèces de mammifères, 11 espèces de reptiles, 15 espèces de libellules et deux types d'amphibiens.
Découvrez leurs activités et offres ici :
https://www.rscn.org.jo/reserve/4
